Envisagez-vous de migrer d’Oracle vers PostgreSQL ? De nombreux experts ont noté que la migration de toutes les bases de données vers Postgres coute moins cher que le paiement d’une année de maintenance Oracle. Cependant, une transition en douceur entre les bases de données peut s’avérer difficile pour de nombreuses personnes. Dans cet article, vous apprendrez comment réussir la migration d’Oracle vers PostgreSQL, et les erreurs à éviter.
Les raisons de migrer d’Oracle vers PostgreSQL peuvent être nombreuses, qu’il s’agisse de réduire les couts, d’améliorer les performances ou de bénéficier du soutien de la communauté open-source. Quelle que soit la raison principale du changement, il ne fait aucun doute que PostgreSQL est un acteur solide sur le marché, offrant une solution de remplacement robuste et riche en fonctionnalités à Oracle.
C’est ce que confirment les dernières statistiques. Selon une enquête Stack Overflow menée en mai 2023 par plus de 90 000 développeurs du monde entier, Postgres a été désignée comme la base de données la plus admirée, devançant 31 autres bases de données telles qu’Oracle, MySQL, Microsoft SQL Server, MongoDB, entre autres. 71 % des quelque 76 000 personnes interrogées ont déclaré avoir utilisé Postgres au cours de l’année écoulée et avoir l’intention de continuer à l’utiliser. En revanche, 42 % des développeurs qui n’utilisent pas Postgres actuellement prévoient de l’utiliser au cours de l’année à venir.
Dans cet article, nous nous attacherons à comprendre la nécessité d’une migration. Nous verrons également quels sont les risques encourus et comment les éviter, depuis l’évaluation de l’infrastructure actuelle d’Oracle jusqu’à la conception, le transfert des données et les tests du nouveau système.
Sommaire
Pourquoi migrer d’Oracle à PostgreSQL ?
Oracle et PostgreSQL sont tous deux de puissants systèmes de gestion de bases de données relationnelles, mais plusieurs raisons poussent les entreprises à migrer d’Oracle vers PostgreSQL.
- Couts
L’un des principaux facteurs est le cout élevé des licences. Oracle a développé un modèle commercial consistant à éliminer les produits de base de données, qui étaient populaires auprès des petits clients disposant de budgets limités, au profit de solutions de développement d’applications et d’infrastructure conçues pour les grandes organisations pour lesquelles le cout n’est pas un problème. Les licences Oracle devenant de plus en plus chères, de nombreuses entreprises optent pour une solution robuste qui se concentre uniquement sur une base de données relationnelle.
En revanche, PostgreSQL est une base de données open-source, ce qui signifie qu’elle est gratuite et que ses couts d’exploitation sont moindres. Elle est conçue pour être facile à utiliser et à déployer, en se concentrant uniquement sur l’exploitation de la base de données (sans utiliser de ressources pour gérer des environnements informatiques supplémentaires). C’est l’un des premiers avantages que les clients remarquent après avoir migré d’Oracle vers Postgres : au lieu de passer des heures à étudier une technologie complexe sur le fonctionnement d’une base de données Oracle, Postgres permet d’exécuter facilement un grand nombre de fonctions identiques à celles d’Oracle en quelques minutes.
Que pensent les développeurs du cout de ces deux technologies ?
« Si le cout excessif est votre principale préoccupation, choisissez PostgreSQL ou MariaDB, qui peuvent faire plus de 90 % de ce qu’OracleDB peut faire d’une manière plus simple et sans licences couteuses. »
Les graphiques suivants, issus des données du service DB engines, montrent le déclin de la popularité d’Oracle et la montée en puissance de Postgres sur la période 2018-2024.
- Performance
PostgreSQL s’est considérablement développé ces dernières années, offrant des performances comparables à celles d’Oracle. Il dispose d’un optimiseur de requêtes robuste et prend en charge des techniques d’indexation avancées, ce qui en fait un choix viable pour les applications à hautes performances. En outre, la capacité de PostgreSQL à gérer de grands ensembles de données et des requêtes complexes en fait une option appropriée pour les organisations qui traitent de grands ensembles de données.
- Communauté
De plus, PostgreSQL dispose d’une communauté open-source dynamique, qui fournit régulièrement des mises à jour, des corrections de bogues et des améliorations de fonctionnalités. Cela permet aux utilisateurs de trouver rapidement des solutions à leurs problèmes techniques, et le développement continu influence le haut niveau technique de la solution.
- Grande évolutivité
PostgreSQL peut gérer de grandes quantités de données et des utilisateurs parallèles sans sacrifier les performances. L’évolutivité est particulièrement importante pour les organisations à croissance rapide ou celles qui traitent de grands ensembles de données.
- Conformité à la norme ACID (Atomicité, Cohérence, Isolation et Durabilité)
PostgreSQL garantit l’intégrité et la fiabilité des données. Il prend en charge des fonctionnalités avancées de gestion de transactions, notamment le contrôle de concurrence multiversion (MVCC), qui permet des opérations de lecture et d’écriture simultanées sans compromettre l’intégrité des données.
- Prise en charge d’un large éventail de types de données
PostgreSQL offre également un large éventail d’options d’indexation, ce qui le rend flexible et adaptable à différents cas d’utilisation. Il prend en charge les données structurées et non structurées, ce qui permet aux organisations de stocker et d’analyser différents types d’informations. Il permet également de définir des types de données, des opérateurs et des fonctions personnalisés, ce qui permet d’adapter les solutions à des besoins précis spécifiques.
- Haut niveau de sécurité
PostgreSQL offre un contrôle d’accès basé sur les rôles, permettant aux administrateurs de définir des permissions et des restrictions détaillées, et propose diverses méthodes d’authentification pour garantir que seuls les utilisateurs autorisés ont accès à la base de données.
Défis et problèmes liés à la migration d’Oracle vers PostgreSQL
La migration d’Oracle vers PostgreSQL n’est pas sans poser de problèmes. Elle nécessite une planification minutieuse et une réflexion sur la possibilité de migrer et, dans l’affirmative, sur la manière d’assurer une transition en douceur.
- Personnalisation du système
Si, dès le départ, l’architecture du système n’a pas été spécifiquement prévue pour la base de données Oracle, mais utilise simplement les mécanismes de la norme SQL, il est facile de migrer vers PostgreSQL. En revanche, si le système a été créé par un spécialiste d’Oracle et qu’il utilise des innovations techniques ou des caractéristiques propres à Oracle, la migration est beaucoup plus difficile, voire impossible. Qu’en disent les programmeurs ?
« J’ai travaillé une fois sur un projet qui utilisait beaucoup de mécanismes Oracle (implémentations spécifiques) et il était impossible de migrer vers une autre base de données, parce que ce système fonctionnait sur des mécanismes Oracle spécifiques qui n’étaient pas présents dans d’autres bases de données. La solution n’a pas été conçue pour être portable et a pratiquement dû être réécrite à partir de zéro ». (Marcin Żak, développeur Full-stack)
- Différences de syntaxe et de dialectes SQL entre Oracle et PostgreSQL.
Oracle possède sa propre syntaxe SQL et ses propres fonctionnalités qui peuvent ne pas être compatibles avec PostgreSQL. Il est donc important d’analyser soigneusement votre base de code Oracle existante et d’identifier tout problème potentiel de compatibilité syntaxique.
Il existe également des différences dans les types de données qui doivent être prises en compte lors de la migration. Par exemple, le type de données NUMBER dans Oracle est mappé en NUMERIC ou DOUBLE PRECISION dans PostgreSQL, en fonction des exigences de précision et d’échelle.
Il existe une fonction SUBSTR (str, start_pos, len) dans la base de données Oracle qui renvoie un fragment d’une chaine de caractères. Elle peut être remplacée par la fonction SUBSTRING (str, start_pos, len) de PostgreSQL. Cependant, dans Oracle, l’argument start_pos peut être un nombre négatif. Les caractères sont alors comptés à partir de la fin de la chaine (de droite à gauche), au lieu du début (de gauche à droite). Dans PostgreSQL, l’argument ne prend que des valeurs positives. Il est donc facile de transférer le code d’Oracle à PostgreSQL, en changeant simplement le nom de la fonction. Mais si l’argument est négatif, vous obtiendrez des résultats différents, et il est très difficile de détecter une telle erreur. C’est pourquoi la migration nécessite une bonne connaissance des deux environnements et des tests de comparaison approfondis. (Pour précision : PostgreSQL dispose d’une fonction RIGHT() qui renvoie les caractères en comptant à partir de la fin de la chaine).
Ci-dessous vous pouvez voir les différences dans les types de données, la source complète des différences dans les fonctions, les données et les définitions d’objets peut être trouvée ici–> https://www.sqlines.com/oracle-to-postgresql
- Différentes approches pour gérer les contraintes et les index
Il est important de revoir et de modifier le schéma existant pour garantir la compatibilité et des performances optimales. La migration de contraintes complexes, telles que les contraintes de vérification ou d’autres contraintes uniques (UNIQUE CONSTRAINT), peut nécessiter une intervention manuelle (la réécriture d’index ou de déclencheurs (TRIGGER) peut s’avérer nécessaire) et une validation minutieuse.
La migration d’une telle solution Oracle existante vers Postgres présente le risque que les fonctions soient utilisées de manière incorrecte et que des erreurs non apparentes apparaissent au premier abord. Le programme sera compilé, de sorte qu’il semble que toutes les fonctions soient correctes. De même, les premiers tests peuvent montrer l’apparente exactitude des résultats, mais il n’est pas certain que, quelques mois plus tard, il ne s’avèrera pas que certaines données ont été perdues ou que des fonctions ont été mises en œuvre de manière incorrecte.
Il est donc essentiel d’évaluer l’impact de la migration sur les applications et les systèmes existants. Tout changement dans la structure ou la syntaxe de la base de données peut nécessiter des mises à jour du code de l’application, des procédures stockées et des requêtes. Ceci est particulièrement important si l’on considère l’existence de données sensibles ou financières qui doivent être mises en œuvre de manière sécurisée. Il est essentiel de tester minutieusement la base de code pour garantir la compatibilité et la fonctionnalité.
Planifier le processus de migration
Nous sommes donc convaincus de vouloir migrer notre base de données. Comment nous y prendre alors ? Une planification minutieuse est essentielle. Quelles sont les étapes à suivre ?
- Évaluer minutieusement l’infrastructure Oracle existante et déterminer l’étendue de la migration.
Pour ce faire, nous devons analyser la taille de la base de données, la complexité du schéma et les éventuelles dépendances vis-à-vis de systèmes ou d’applications externes.
- Définir les buts et les objectifs de la migration.
Il peut s’agir de réduire les couts, d’améliorer les performances ou d’utiliser des fonctionnalités spécifiques de PostgreSQL. En définissant clairement les objectifs, il est plus facile de hiérarchiser les tâches et d’allouer les ressources en conséquence.
- Créer un plan de migration détaillé.
Ce plan doit préciser l’ordre des tâches, les calendriers et les responsabilités. Il doit également prévoir un plan d’urgence en cas de problèmes ou de retards imprévus.
Choisir une stratégie et un outil de migration des données
L’un des aspects les plus critiques du processus de migration est le transfert des données d’Oracle vers PostgreSQL. Plusieurs stratégies et outils sont disponibles pour faciliter ce processus.
Une approche courante consiste à utiliser la méthode ETL (Extract, Transform, Load). Elle consiste à extraire les données d’une base de données Oracle, à les transformer dans un format compatible avec PostgreSQL et à les charger dans une nouvelle base de données. Il existe plusieurs outils ETL, tant open-source que commerciaux, qui peuvent automatiser ce processus et gérer des transformations de données complexes.
Une autre option consiste à utiliser les fonctionnalités intégrées de PostgreSQL, telles que l’extension Foreign Data Wrapper (FDW). FDW permet à PostgreSQL d’accéder directement aux données des bases Oracle distantes et de les interroger. Cette approche élimine le besoin de migration des données, mais nécessite une configuration supplémentaire et peut affecter les performances.
Test et validation des données migrées
Quelle que soit la stratégie choisie, il est crucial de tester minutieusement le processus de migration des données. Il s’agit notamment de vérifier l’intégrité et la cohérence des données transférées, ainsi que de vérifier que les données migrées se comportent comme prévu dans le nouvel environnement PostgreSQL.
Il est recommandé de créer un environnement de test distinct qui ressemble étroitement à l’environnement de production. Cela permet de tester en détail les données et les applications migrées sans affecter le système en cours d’exécution.
Lors des tests, il est essentiel de vérifier l’intégrité et la cohérence des données. Il s’agit notamment de :
– vérifier des données manquantes ou incorrectes ;
– vérifier du maintien des relations entre les tables ;
– effectuer des tests fonctionnels pour s’assurer que les applications et les requêtes migrées fonctionnent correctement.
Tâches après la migration
Une fois la migration des données terminée, plusieurs tâches et problèmes doivent être résolus, notamment :
1. Mettre à jour les applications et les systèmes pour qu’ils puissent se connecter à la nouvelle base de données PostgreSQL. Il peut s’agir de modifier les chaines de connexion, de mettre à jour les fichiers de configuration ou de réécrire les requêtes SQL pour les rendre conformes à la syntaxe de PostgreSQL.
2. Réévaluer les performances et les stratégies d’optimisation pour le nouvel environnement PostgreSQL. Cela inclut la révision et l’ajustement de la configuration de la base de données, des stratégies d’indexation et des techniques d’optimisation des requêtes.
3. Sauvegarde des données et reprise après sinistre. PostgreSQL fournit plusieurs mécanismes de sauvegarde des données, y compris les sauvegardes physiques, les sauvegardes logiques et l’archivage continu.
Étude de cas – migration d’une base de données d’Oracle vers PostgreSQL
Pour un client travaillant dans le secteur de la logistique, nous avons migré les données d’Oracle vers PostgreSQL. Le client souhaitait réduire les couts de licence. Il disposait auparavant d’une solution basée sur Oracle, mais il n’était pas certain que les autres solutions de bases de données open source soient suffisamment robustes et stables pour une utilisation en production. Grâce à la migration effectuée par les développeurs de VM.PL, il a pu implémenter avec succès PostgresSQL, qui fonctionne comme une base de données sérieuse, dans le cadre de grands projets commerciaux.
Conclusions et réflexions finales
Bien qu’Oracle et PostgreSQL offrent tous deux de solides solutions en matière de sécurité des données, le choix dépend en fin de compte des exigences spécifiques de votre organisation, de ses ressources et de ses objectifs à long terme. Un examen attentif de ces facteurs vous permettra de choisir le système de gestion de base de données qui répondra le mieux aux besoins de votre organisation en matière de sécurité des données.
Si vous décidez de migrer d’Oracle vers PostgreSQL, une planification minutieuse, des tests approfondis et la validation des données migrées sont les garants d’un processus réussi. Si vous avez des questions à ce sujet et que vous souhaitez bénéficier des conseils d’experts en bases de données, n’hésitez pas à nous contacter. Nous serons heureux de vous aider à choisir les bonnes solutions pour votre organisation.